III
Pendant près de deux heures, Morane, qui était allé garer la Citroën à une certaine distance, avait attendu le bon vouloir du mystérieux bateleur que, jusqu’à nouvel ordre, il considérait désormais comme ne faisant qu’une seule et même personne avec Monsieur Ming.
À travers le pare-brise, Bob surveillait les moindres gestes du mendiant. Son plan était simple. Quand l’homme aurait terminé de faire faire des cabrioles à son singe sous le nez des passants et s’en irait, il le suivrait pour savoir où il se rendait, connaître sa retraite. Une petite enquête lui permettrait alors de connaître son identité précise et de savoir avec précision s’il s’identifiait bien à l’Ombre Jaune.
La faction de Morane devait pourtant prendre fin. Après un dernier tour de sébile, le bateleur, son singe toujours sur l’épaule, alla s’accouder, comme la veille, au mur du quai, pour regarder couler la Seine. Quand il avait pris cette position, Bob avait remarqué que sa taille courbée se dépliait sensiblement, comme si la courbure de son échine n’eût été qu’un simulacre.
Après être demeuré accoudé pendant une dizaine de minutes environ, le mendiant se mit en marche lentement en direction de la Concorde. Bob mit pied à terre, ferma soigneusement la Citroën, et commença sa filature, en prenant naturellement bien garde de ne pas se faire remarquer. « S’il s’agit bien de Ming, songeait-il, il est fort probable que je sois déjà repéré, car il n’est pas homme à se laisser ainsi prendre en défaut. » Pourtant, comme il lui fallait accepter tous les risques inhérents à la tâche qu’il avait entreprise, Morane ne pensa pas un seul instant à reculer.
Le bateleur traversa la place de la Concorde sans prendre garde aux nombreuses voitures circulant en tous sens, tout à fait comme s’il avait joui d’une protection par radar et champ magnétique, et il se dirigea vers l’entrée de la rue Royale. Bob comprit aussitôt qu’il s’apprêtait à prendre le métro, et il pressa le pas pour ne pas se laisser distancer et risquer de perdre de vue celui qu’il poursuivait.
Une peur saisit Morane. Il n’avait pas de ticket de métro, et il était fort probable que l’homme au singe en possédait. S’il y avait encombrement aux guichets, il possédait toutes les chances de se faire semer. Par bonheur, l’un des guichets était libre, et ce fut avec quelques secondes de retard à peine sur le supposé Monsieur Ming qu’il parvint sur le quai de la ligne Porte de la Chapelle, et cela à l’instant même où, à l’approche d’une rame, le portillon automatique allait se fermer. Une fois la rame arrêtée, Bob y monta, mais dans un autre wagon que le bateleur afin de ne pas multiplier inutilement les risques de se faire repérer. Il eut cependant soin de demeurer à proximité de la portière afin de pouvoir surveiller le quai à chaque arrêt.
Le mendiant descendit à Marcadet pour changer de ligne et regagner finalement l’air libre à la station terminus de la Porte de Clignancourt. Sans même se retourner une seule fois, il entraîna Morane au-delà des dédales du marché aux puces, dans un quartier de zones pouilleuses, où les terrains vagues alternaient avec des îlots de maisons délabrées, promises, dans un avenir proche, aux bulldozers des démolisseurs. Une petite pluie s’était mise à tomber, jetant sur toutes choses un voile grisâtre. Les rares personnes que Morane croisaient n’avaient rien pour inspirer confiance. Gitans aux regards soupçonneux errant aux abords des courtes landes fangeuses où ils avaient installé leurs roulottes ; Arabes déracinés et qui avaient pris la démarche oblique des êtres traqués, perdus sous un ciel, dans une civilisation qui leur étaient étrangers ; Indochinois aux regards de bouddhas, mais aux corps trop frêles, tremblant sous la pluie pénétrante.
*
**
De loin, Bob remarquait que toute cette faune humaine s’écartait avec une sorte de crainte respectueuse sur le passage du bateleur, et il pensa que cette atmosphère de misère allait bien à Monsieur Ming. C’était en effet dans des quartiers de ce genre, où il pouvait régner à la fois par la terreur et par l’argent, que le redoutable Mongol se complaisait. Dans ces quartiers, il pouvait non seulement trouver la complicité dont il avait besoin, mais aussi des refuges à sa mesure.
Par bonheur, grâce à sa barbe hirsute, ses vêtements élimés, trop grands pour lui, empruntés à sa concierge, Bob ne détonnait pas trop dans ce décor de misère. Il avançait en traînant une jambe, en frottant les semelles de ses chaussures éculées sur les pavés raboteux, que la pluie couvrait d’une fine pellicule visqueuse et glissante, ou dans la boue des terrains vagues sur lesquels les feux des bohémiens, rabattus par la bruine, faisaient traîner des nappes de fumées stagnantes.
L’homme au singe s’était engagé à travers un dédale serpentant entre de vieilles bicoques aux murs croulants, de vieux hangars tout juste bons à servir de dépotoirs à des chiffonniers. Les rues – si l’on pouvait donner le nom de rues à ces venelles au sol défoncé et couvert de marmites trouées et de boîtes à conserve vides – les rues donc étaient devenues étrangement désertes, sans vie, comme si, brusquement, tout s’y était figé, et Bob remarqua que la taille du bateleur, au fur et à mesure que ce dernier progressait, se redressait jusqu’à devenir parfaitement droite. Bob ne pouvait plus douter maintenant que l’homme ne simulât. Et pour quelle raison l’aurait-il fait ? Tout simplement parce qu’il était l’Ombre Jaune.
Depuis qu’il s’était engagé à travers ce quartier, Bob sentait une menace peser sur ses épaules, comme si des milliers d’yeux invisibles étaient fixés sur lui. Pourtant, à part l’homme au singe, il ne distinguait personne. La nuit était presque complètement tombée maintenant. Une nuit relativement claire en dépit du ciel bouché, d’où une pluie fine continuait à dégouliner avec l’entêtement des mauvaises choses. Une luminosité grise baignait toutes choses, accusant avec plus de netteté les pans d’ombre, donnant aux objets luisant de pluie une apparence fantomatique.
Soudain, Bob s’immobilisa. À cinquante mètres en avant de lui environ, Ming – il ne doutait plus à présent que ce fût lui – s’était arrêté devant la porte d’un hangar au-dessus duquel on distinguait les fenêtres d’une chambre d’habitation depuis longtemps désertée sans doute, à en juger par les vitres dépolies par la crasse et la poussière agglomérées.
Morane, dissimulé derrière les restes d’une charrette amputée d’une de ses roues, surveillait les agissements de son adversaire. Celui-ci avait poussé la porte du hangar, qui ne semblait pas fermée à clé, pour disparaître à l’intérieur. La porte se referma et, à travers une lucarne, Bob distingua une lueur tremblotante, produite sans doute par une torche électrique.
Par petits bonds, Morane s’approcha davantage et alla se dissimuler derrière de vieilles barriques décerclées. Prêtant l’oreille il put alors entendre nettement, venant de l’intérieur du hangar, le bruit d’un pas gravissant un escalier. En même temps, le reflet de la torche allait en s’atténuant.
« Ming gagne l’étage supérieur, pensa Bob. Serait-ce là qu’il aurait son repaire ? »
Presque en même temps, les fenêtres, au-dessus de la porte du garage s’éclairèrent. Il y eut quelques secondes d’attente – une dizaine peut-être – sans que rien ne se passât. Puis, soudain, la lumière disparut pour réapparaître… à une fenêtre de la maison voisine. Bob sursauta.
— Qu’est-ce que ce tour de passe-passe ? fit-il à voix basse.
La maison où brûlait maintenant la lumière lui paraissait pourtant tout à fait distincte de celle où se trouvait le hangar. Il n’était pas au bout de son étonnement, car la lueur se mit ainsi à sauter de bâtiment en bâtiment, avec des intervalles de quelques secondes à peine entre chaque mouvement. Finalement, tout s’éteignit.
— Décidément, murmura Bob, cela sent de plus en plus notre Monsieur Ming à plein nez. Ce bloc me paraît tout à fait truqué, et il aurait fait pratiquer des passages entre chaque maison que cela ne m’étonnerait pas autrement. On entre d’un côté, puis on sort de l’autre, et le tour est joué. Il me faut aller jeter un coup d’œil…
Sans songer à l’imprudence qu’il allait commettre, il se glissa à travers la venelle. Prenant soin de ne pas heurter du pied quelque boîte à conserve vide, il marcha vers la porte du hangar, qu’il poussa. Elle s’ouvrit sans un grincement, ce qui tendait à prouver que ses gonds étaient bien graissés.
Toujours à pas de loup, Morane pénétra dans le hangar. Il referma la porte derrière lui et, accroupi, adossé au battant, il s’efforça de creuser les ténèbres du regard.
Lentement, les yeux de Morane s’habituaient à l’obscurité, qui n’était d’ailleurs pas totale, car la faible luminosité grise de la nuit pénétrait par l’étroite lucarne donnant sur la rue. Bob aurait pu allumer la petite lampe de poche – guère plus grosse qu’un briquet – dont il ne se séparait jamais et qu’il avait glissée dans l’une des poches des vêtements de feu M. Durant, mais il préférait s’abstenir de faire de la lumière afin de ne pas risquer d’être repéré.
Il pouvait d’ailleurs y voir à présent. Pas comme en plein jour certes, mais suffisamment pour juger de la topographie des lieux. L’intérieur du hangar se révélait assez vaste, quinze mètres sur quinze peut-être, et était encombré d’objets hétéroclites. Une auto sans roue et à la carrosserie tombant en pièces détachées, une bicyclette au moins aussi vétuste, une lessiveuse de bois cerclée de métal, une charrue amputée de son soc et des outils de toutes sortes, depuis la chignole à main jusqu’au marteau de carrier. Bob distingua même, appuyé à l’auto, un long manche poli d’une hache de bûcheron dont le fer, que la rouille n’avait sans doute pas encore rongé, brillait doucement.
Naturellement, Morane ne fit qu’embrasser cet attirail d’un rapide coup d’œil. Ensuite, il porta ses regards sur l’escalier de bois qui, s’élevant contre le mur à sa gauche, permettait de gagner l’étage supérieur. C’était évidemment cet escalier qu’avait emprunté Ming, et c’était ce chemin que Bob devait emprunter lui aussi s’il voulait percer le secret de la retraite du Mongol.
Sur la pointe des pieds, Morane s’approcha de l’escalier et s’y engagea, prenant soin de prendre appui à l’endroit où les degrés touchaient le mur, ce qui, en raison de leur plus grande résistance en ce point, diminuait les risques de craquements.
Tâtonnant dans la pénombre, Morane continua son ascension, s’immobilisant à chaque instant et prêtant l’oreille, le souffle court. Ensuite, il repartait, jusqu’à ce qu’il eût atteint un court palier où s’ouvrait une porte dont le battant, à demi arraché, pendait sur un seul gond.
« Un peu délabrée, la cabane à Monsieur Ming, songea-t-il. Mais il est fort possible que ceci ne soit qu’un camouflage. La suite va sans doute me réserver quelques surprises… »
Deux pas en avant lui permirent de franchir la porte et de pénétrer dans une pièce de cinq mètres sur cinq environ et prenant jour par deux fenêtres. D’après ce que Bob put distinguer dans la pénombre, une partie du plafond était tombée, couvrant le plancher de plâtras et le papier des murs, arraché, pendait en lambeaux. Des toiles d’araignées, accumulées au cours des ans, formaient des rideaux grisâtres devant les fenêtres.
S’étant assuré que la pièce était vide de toute présence, Bob visa tout de suite le mur faisant mitoyenneté avec le bâtiment voisin, mais il n’y distingua pourtant aucune ouverture.
— Il n’y a cependant pas d’erreur possible, mur-mura-t-il, Ming doit être passé là pour pénétrer dans la maison attenante. Comme il n’a sans doute pas le pouvoir de se glisser à travers les murailles, il doit exister un passage quelconque.
Traversant la pièce, Morane s’approcha du mur et, promenant ses doigta sur toute sa surface, chercha une issue. Sans rien trouver cependant, car le mur ne présentait pas la moindre solution de continuité, à part bien entendu les écaillures du plâtre.
— Il doit pourtant y avoir un mécanisme quelconque. Peut-être le panneau tout entier pivote-t-il… L’Ombre Jaune est passée maîtresse dans l’art des camouflages. Étudions cela avec plus d’attention…
Comme il s’apprêtait à prendre sa lampe électrique, il s’immobilisa tout à coup. Derrière lui, un bruit léger venait de retentir, comme le crissement de griffes sur le plancher. Bob eut l’impression désagréable qu’une, bête se trouvait là, tapie dans un coin de la pièce, prête à bondir.
« Un chat ? » pensa-t-il. Mais un chat, dont les griffes sont rétractiles, n’aurait pas causé ce bruit-là. « Alors, un chien ? »
Lentement, Bob pivota sur lui-même, pour se tourner dans la direction d’où venait le bruit.
Tout d’abord, il ne distingua rien puis, près de la porte, il aperçut une forme plate, brillante. On eût dit un gros crabe, à la carapace métallique et dont les pattes bougeaient doucement, provoquant le grattement déjà perçu tout à l’heure.
Devinant une menace, Bob voulut prendre sa lampe pour reconnaître l’ennemi, mais il n’en eut pas le temps. Une lumière, jaillie il ne savait d’où et dont il ne percevait pas les rayons, inonda la pièce, rendant les rares objets étrangement fluorescents.
« De la lumière noire, songea Bob. Des rayons de « Wood !… » Mais il n’eut pas le loisir de se demander pourquoi cette soudaine débauche de rayons ultra-violets, car il avait vu nettement cette chose que, tout d’abord, il avait prise pour un gros crabe métallique. Cela avait en réalité l’apparence d’un gantelet de fer, rappelant de façon frappante ceux que portaient les chevaliers du Moyen Age. Mais un gantelet qui aurait eu quarante centimètres de long sur vingt-cinq de large. Les doigts articulés étaient terminés par des griffes tranchantes. Et cela bougeait. Ces doigts, que Bob avait pris tout à l’heure pour des pattes, étaient agités de tremblements convulsifs et les griffes mordaient le bois du plancher. Dans cette monstrueuse main d’acier, qui paraissait vivante bien qu’elle ne fût reliée à aucun corps, on devinait une force latente, prête à s’extérioriser soudain. Une force aveugle, inhumaine…
« Qu’est-ce que c’est encore que cette diablerie se demanda Bob. Il savait que, quand on s’attaquait à l’Ombre Jaune, il fallait s’attendre au pire. Pourtant, s’il s’était trouvé face à un tigre ou à un cobra royal, il n’eût pas éprouvé de réelle épouvante. Au contraire, cette gigantesque main de métal, donc de matière amorphe, et qui pourtant semblait animée d’une vie monstrueuse, le mettait au bord de la terreur. Pendant un moment, il se trouva aux prises avec l’incompréhensible, et il faillit s’abandonner à sa peur et prendre la fuite. La main d’acier ne lui en laissa pas le temps cependant. D’une détente brusque, elle lui bondit au visage, à la façon d’un chat, et Bob put tout juste se jeter de côté pour éviter l’étreinte des doigts de métal qui se refermaient avec un bruit sec de cisaille. La main rebondit contre le mur et retomba sur le sol dans un sourd fracas. Bob n’attendit pas qu’elle jaillisse à nouveau vers lui. Il la devinait en effet nantie d’une puissance redoutable, capable de briser des os tels de vulgaires bâtons d’allumettes, d’étrangler un homme aussi facilement qu’un poulet. Désarmé comme il l’était, il comprit que, seule, la fuite pouvait lui donner le salut. Il bondit vers la porte, la franchit et se précipita dans l’escalier, tandis que, derrière lui, il entendait la course de la main qui, lancée à sa poursuite, progressait à la façon d’une araignée.
Bob Morane atteignait le milieu de l’escalier, quand un instinct le fit se retourner, juste à temps pour voir le monstrueux gantelet se précipiter sur lui du haut des marches. Il s’accroupit et la lourde masse métallique passa au-dessus de sa tête, pour aller retomber au bas de l’escalier, où elle demeura, grattant le sol de ses griffes.
Sans attendre que son étrange adversaire se précipitât à nouveau sur lui, Morane bondit par-dessus la rampe. Il se reçut sur les talons et, se précipitant à travers le hangar, voulut atteindre la porte. Il ne fut pas assez rapide cependant. De sa course d’araignée, la main d’acier le prévint et lui barra le passage. Lentement, sans quitter l’ennemi des yeux, Bob recula, jusqu’à être adossé à la vieille auto sans roues.
Petit à petit, la peur revenait en lui. C’était en effet un bien étrange tableau que celui de ce hangar délabré, que les rayons de Wood baignaient d’une luminescence insolite. Et cette main d’acier, faite d’une matière inerte et qui, pourtant, possédait toutes les réactions d’un être doué de raison, ajoutait encore à la bizarrerie de la situation.
Grattant le sol de ses griffes acérées, la main d’acier s’était mise à progresser lentement vers Morane. Ce dernier tâtonna autour de lui, cherchant une arme quelconque. Sa main droite entra en contact avec le manche de la hache aperçue tout à l’heure. Empoignant le lourd instrument, Bob se tint alors sur la défensive, prêt à répondre à toute attaque. Celle-ci ne tarda pas à se produire. Arrivé à quelques mètres de l’homme, le monstre d’acier bondit tout à coup dans sa direction. Bob cependant s’attendait à ce brusque sursaut. Visant l’agresseur, il fit décrire une brève trajectoire à la hache, dont le fer frappa en plein la lourde main de métal. Le choc fut à ce point violent que Morane faillit perdre l’équilibre. La main, elle, était retombée sur le sol avec un choc sourd. Elle demeura la paume en l’air, agitant frénétiquement les doigts et cherchant à se redresser. Bob ne lui en laissa pas le temps et, à coups redoublés, la frappa de la hache, jusqu’à ce qu’elle ne fut plus qu’un amas de ferrailles inerte.
Ce fut seulement quand son étrange adversaire eut cessé tout mouvement que Bob se baissa pour l’examiner. De l’enveloppe de métal crevée s’échappait tout un réseau de fils électriques rompus et de petites pièces de cuivre dans lesquels Bob crut reconnaître des relais électroniques.
Il sourit et murmura :
— Un engin électrique, tout simplement, probablement guidé par ondes hertziennes… Mais je me demande où il trouve l’énergie nécessaire à ses bonds prodigieux. Sans doute, une pile, ou une batterie minuscule…
C’est alors seulement que Bob perçut un bruit qu’il entendait depuis un moment déjà, mais sans s’en rendre compte, distrait qu’il était par son combat contre la main d’acier. Un ronronnement doux, régulier, à peine audible et qu’il connaissait bien. Le ronronnement d’une ou de plusieurs caméras…